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Annie Cordy : « La Belgique est ma patrie, la France est mon pays, la route est mon domicile »

Annie Cordy : « La Belgique est ma patrie, la France est mon pays, la route est mon domicile »

Annie Cordy vient de quitter ce vendredi 4 septembre 2020. Hommage & souvenirs.

En février 2007, Annie Cordy alors en tournée de promotion pour la pièce « Lily & Lily » nous accordait cette pétillante interview à l’Hôtel Métropole. Souvenir d’une grande dame, d’une vraie artiste et d’une compatriote ayant porté haut les couleurs de notre Belgitude !

Annie, artiste empathique

« Fraiche et souriante. Pimpante et détendue. Disponible aussi. Extrêmement disponible, malgré un emploi du temps overbooké qui pourrait ne plus tolérer la moindre interview, le moindre levé de voile sur une vie privée semblant accessible à chacun à l’image d’un très sympathique site internet chaleureux et drôle.

Annie Cordy, c’est tout cela à la fois Une « belle personne », faite de joie de vivre, de passion, de bonne humeur à l’état hyper concentré. Ça tout le monde le sait, tout le monde le reconnaît et tout le monde l’apprécie. C’est fou ce qu’elle est aimée en Belgique (« ma patrie »), notre « Moi, Belgique ».

Mais cette grande dame très peu mondaine et très fort « bonne franquette » (la France est « mon pays ») est aussi une intarissable passionnée de souvenirs, une grande professionnelle de la scène drôle ou dramatique, une copine que l’on aimerait avoir à ses côtés les jours de blues. Histoire d’écouter avec elle quelques airs de jazz et de refaire le monde au son de San Severino ou de Michel Jonaz.

Sur les routes de France et de Navarre

De la vie, de son métier, de la route (« c’est mon domicile »), qui la mène partout en vraie saltimbanque, elle dit le plus grand bien, sa plus grande passion et semble se situer à des années lumières de … la pension. Et c’est tant mieux, tant mieux pour nous qui allons l’applaudir sur scène ces tout prochains jours dans une comédie intitulée « Lily & Lily » aux côtés de ses maris, à la scène, Christian Marin et Jacques Ciron.

Alcoolo pathétique l’héroïne qu’elle incarne en doublon ?

Que neni ! « Détrompez-vous, elle n’est pas pathétique du tout Lily. De temps en temps elle n’est juste pas apte à assurer le tournage qu’elle a à faire. Normal, vu qu’elle sort d’un commissariat où elle a dû passer la nuit puisque la veille elle était complètement ronde » ! Voici donc le ton donné, au diable pathétisme, bonjour comédie !

Et cela dans la pus belle composition qui soit puisque ce double rôle est sans doute l’un des plus compliqués pour la comédienne qui incarne en même temps (« avec des changements de rôle et donc de costume en moins de 20 secondes ») une actrice quelque peu « as been » et … sa sœur jumelle ! Et oui, Lily a une sœur Marieke qui habite à Poutsipou et qui n’a plus vu sa jumelle depuis 32 ans ! Tout un programme que la suite de l’histoire va dévoiler dans le plus pur style vaudevillesque tout prêt à décoincer les zygomatiques les plus rouillés.

Rouillée Annie ? Jamais !

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Justement, lorsque l’on voit la silhouette de cette ancienne Madame San Gêne (son rôle préféré au théâtre), rien ne laisse supposer que notre compatriote débuta sa carrière un 1er mai 1950 à Paris. Le jour du travail et justement un travail qu’elle ne cessa plus depuis. Son secret ? Une hygiène de vie et d’alimentation intransigeante. Le matin un petit quart d’heure de stretching, pas d’alcool (justement) et surtout pas avant le spectacle (« autrement comment tenir le coup jusqu’à la fin de la pièce ? Ma forme physique est le plus important pour ce que je fais) et ensuite debout tous les jours à 7 h30 (même en tournée). Voilà, c’est tout simple … la routine quoi !

Sacha Guitry, Maurice Chevalier et Sansévérino

Ses rencontres les plus marquantes sont celles qu’elle aura eues avec Guitry et Chevalier qui l’auront applaudie et félicitée dès ses débuts (à ses 17 ans pour Chevalier programmé au Casino d’Ostende, voisin de la petite boîte où elle jouait déjà). Ses musiques préférées sont le jazz ou l’accordéon mais aussi celles de Jonaz et sa chanson française délicieusement jazzy ou encore le plus jeune Stéphane Sansévérino (Victoire de la Musique). Des goûts éclectiques, gage d’une curiosité intemporelle et d’une attention aux autres sans limites, sans préjugés ou sans contraintes. Juste à l’image de celle qui aborde avec toujours ce même talent impressionnant tous les registres du music-hall, du théâtre et du cinéma. Mais aussi et surtout, ce registre tellement épatant chez elle, de la convivialité et de la bonne humeur. A la scène comme à la vie, sans prise de tête ou narcissisme débridé mais bien pour une passion débordante qui fera toujours notre force à tous !

 

 

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