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Échappée belle et romantique en Pays de Loire

Échappée belle et romantique en Pays de Loire

Envie d’une escapade de proximité, d’une virée romantique ou d’une plongée dans un passé historique riche en merveilles architecturales, en culture et en fastes d’une époque révolue ?

Emboîtez-nous donc le pas en prenant la direction des châteaux de La Loire. L’Échappée sera des plus belles et aucune déception ne viendra assombrir les grandioses Châteaux de Chambord, de Cheverny, d’Amboise, d’Ussé, de Villandry, …

Un week-end Outre-Quiévrain, direction les Châteaux de la Loire

Le trajet n’est pas long en soi et pour peu que l’on ait de la chance, en 5h30 à partir de Bruxelles, il nous est possible de rejoindre l’ancienne ville royale de Blois.

Notre périple commence par l’impressionnant Château de Chambord. Véritable colosse de pierre, ce château fut érigé sous le règne de François Ier qui aura dépensé sans compter pour ce palais qu’il voulait à sa gloire et où il ne résida, finalement, que 42 jours sur ses 32 ans de règne. Chambord une véritable merveille d’architecture et l’on ne peut qu’apprécier l’escalier à double-hélice que d’aucuns attribuent au génie de Léonardo Da Vinci.

Après une visite agréable bien que sous un soleil de plomb, nous prenons la route du Château de Cheverny situé à une petite vingtaine de minute de là et dont, raconte-t-on, l’architecture aurait inspiré notre Hergé national lors de la création du Château de Moulinsart.

D’emblée, nous apprécions la façade d’un blanc éclatant et d’une symétrie parfaite.

L’intérieur, aménagé avec goût, dégage une atmosphère joviale et il n’est pas faux de dire que l’on pourrait se croire dans un décor digne de Disneyland Paris plutôt que dans un château du XVIIème siècle. La visite est plutôt rapide mais l’on ne manquera pas de se promener dans les jardins dont les plantes aux multiples couleurs sont autant d’invitations à la contemplation.

Désireux de nous débarrasser de nos bagages, nous faisons alors une petite parenthèse dans nos visites du jour pour nous enregistrer à l’hôtel.

Logement au Château du Guerinet

En vérité, point d’hôtel mais un petit château du XIXème ayant jadis appartenu à l’éditeur Georges Calmann-Levy, le Château du Guerinet, à Orchaise. Théâtre régulier d’activités culturelles, les propriétaires du château ont souhaité s’ouvrir peu à peu au public et disposent de 3 très jolies chambres dont les prix défient toute concurrence.

C’est en hôtes passionnés que Sylvie et Marc nous ont accueilli dans leur demeure. Ce couple d’une extrême gentillesse n’aura de cesse de raconter mille et une anecdotes sur le lieu, son propriétaire et les prestigieux invités qui y ont passés une ou plusieurs nuits. On cite ainsi Pierre Loti, George-Victor Hugo, Anatole France ou encore l’actrice Sara Bernhardt dont nous occupions la chambre. Amateurs de bonnes tables et de bons vins, nos hôtes n’hésitent pas à conseiller les meilleures adresses du coin.

Le seul regret que nous aurons est de ne pas avoir pris le temps de discuter plus amplement avec nos logeurs, la faute en est à un programme peut-être un peu trop chargé…

Une chose est certaine, nous savons où loger lors d’un prochain séjour.

Une fois débarbouillés, nous repartons vers Blois où nous visitons le Château Royal. Un Château ayant connu plusieurs passations de mains au fil des siècles ce qui se ressent dans son architecture. Petite mention particulière au son et lumière (à 22H en été) qui retrace en 45 minutes l’évolution du château. C’est très bien raconté et l’on ne s’ennuie pas un instant !

Madame est servie … à l’Orangerie du Château

Mais cette journée bien remplie ne tarde pas à nous ouvrir l’appétit. Ne reste donc plus qu’à aller nous attabler à l’Orangerie du Château (Avenue du Dr Jean Laigret 1, 41000 Blois – www.orangerie-du-chateau.fe)

L’établissement possédait une étoile entre 2000 et 2018, du temps de l’ancien chef (Jean-Marc Molveaux) mais la perdit fort logiquement à son départ à la pension.

Le chef actuel, Kevin Gardien (30 ans) a fait ses armes durant 8 ans auprès du chef dijonnais doublement étoilé William Frachot avant de reprendre l’établissement.

Installés en terrasse, notre choix se porte sur un menu 3 services (62,00€ + suppléments éventuels*). Afin de varier les plaisirs, nous chacun prendra des plats différents dont voici le détail :

En entrée :

– Tomates anciennes marinées à l’huile de shiso, faisselle de Brebis de la Bergerie du bois d’Enhus et Anguille fumée

– Grosses Langoustines rôties – ravioles de Fenouil – bouillon au Safran *

 

En plat :

– Agneau – Pommes de Terre croustillantes à l’Estragon – Cébettes – jus perlé

– Ris de Veau – Artichaut – oignons nouveaux – jus à la bière brune *

Et en dessert :

– La sélection de Fromages locaux frais et affinés

– Les petits Babas – Abricots rôtis au miel et romarin – glace au lait d’amande

 

Un vrai régal que même la pluie qui s’invita un moment ne put nous faire bouder notre plaisir.

Avec un jeune chef prometteur aux commandes, fort est à parier que l’établissement retrouvera très rapidement sa place dans le firmament de la haute gastronomie française.

Les châteaux se suivent sans se ressembler

Le lendemain, nous commençons la journée par le Château de Chenonceau, sur le Cher.

Quelque peu captivés par les histoires de nos hôtes nous partons avec une heure de retard sur l’horaire initial et c’est donc en compagnie de nombreux touristes (majoritairement français) que la visite se fait. L’omniprésence de la foule et l’étroitesse de certaines pièces nous fera regretter de ne pas avoir pu faire la visite dans les conditions optimales.

Toutefois, nous devons reconnaître que le lieu et ses jardins sont très beaux et pour peu que le soleil pointe son nez, ils deviennent carrément magnifiques.

Attention, il convient de noter qu’en cette période (fin juin), le restaurant du château où nous voulions déjeuner était fermé, de même que l’apothicairerie de Catherine de Médicis.

Nous repartons alors en direction d’Amboise où nous visitons, dans un premier temps, le Clos LucéLéonardo Da Vinci termina sa vie et le Château Royal d’Amboise où il est actuellement enterré.

Contrairement au matin, peu de touristes sont présents sur ces deux lieux et nous avons pu faire ces visites à notre aise sans se sentir oppressés. Petit bémol, si l’on ne conteste pas l’intérêt du Clos Lucé, ce dernier ne nous laissera pas un souvenir mémorable. L’entrée est un peu chère et le prix payé (22€pp) ne nous a pas paru justifié.

Le Château royal d’Amboise a davantage des allures de forteresse et tranche avec l’élégance de Chenonceau ou la magnificence de Chambord mais la visite demeure agréable et suffisamment documentée.

Le lieu domine la ville d’Amboise et la vallée de la Loire et offre des vues particulièrement splendides. En outre, la vieille ville aux pieds du château offre de nombreuses petites ruelles pittoresques et plusieurs restaurants aux allures engageantes.

Dîner tardif possible au Bistrot du Cuisinier

Le soir, nous repartons sur Blois où, après avoir tenté de réserver dans 3 restaurants et essuyé autant de refus, nous réussissons à avoir une table à 21h30 (!) au Bistrot du Cuisinier (Quai Villebois Mareuil 20, 41000 Blois – France).

Le jeune chef, Thibaud Renard, est un enfant du pays. Il a travaillé dans de grandes maisons parisiennes : l’Arôme, le Georges V, l’Hôtel Ambassador ou encore le Goumard Prunier dont il dirigea les cuisines.

Aujourd’hui de retour à Blois, il peut enfin prendre son envol et accomplir son rêve ; être chef de son propre restaurant.

Comme la veille, nous commandons un menu 3 services, cette fois à 36,00€.

En entrée :

– Carpaccio de tomates-ananas, vinaigrette anisée, sorbet fenouil

– Chair de crabe à l’huile d’olive citron, glacé de petits poids

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En plat :

– Cabillaud cuit sur peau, sauté de poivrons minute, ail et gingembre

– Quasi de veau rôti, fèves cuisinées au lard de Colonnata

Et en dessert :

– Mi-cuit chocolat noir et pistaches grillées, glace à la fève tonka

– Tartare de pèche, glace coriandre et tuile à l’orange.

À l’exception du mi-cuit que, personnellement, nous n’aurions pas envoyé en l’état (la glace ayant fondu), le repas se déroula sans aucune fausse note.

Le rapport qualité-prix est excellent et c’est également un jeune chef à surveiller dans les prochaines années.
Cela nous conforte dans l’idée qu’outre ses nombreux châteaux, la Loire regorge de bonnes tables.

Dernière ligne droite d’un périple romantique

Dimanche, dernier jour de notre weekend improvisé, nous quittons nos hôtes après une dernière bonne nuit de sommeil et partons en direction du Château d’Ussé qui aurait inspiré le château de la Belle au Bois Dormant. Une revendication que contestent les Bavarois avec leur château de Neuschwanstein.

Il s’agit d’un mignon petit château au charme fou mais dont l’intérieur est paré de nombreux mannequins portant des habits d’époque.

Enfin, notre séjour s’acheva au Château de Villandry, dont les jardins tantôt à la française, tantôt à l’italienne sont parmi les plus beaux du genre.

Il faut reconnaître que si ce château est encore debout aujourd’hui c’est grâce à l’ambition d’un homme, Joachim Carvallo, un médecin d’origine espagnole qui racheta et sauva in extremis le château de la destruction en 1906. Sa vie durant, il consacra son temps à redonner au domaine sa splendeur et son style Renaissance d’origine.

Aujourd’hui, le domaine est la propriété de ses arrières petits-enfants qui continuent à le chérir et à l’entretenir avec passion.

Sur la route du retour

Contents de cette ultime visite, nous avons repris la route vers Bruxelles et tiré les conclusions de ce weekend.

Nous devons admettre avoir été agréablement surpris de l’accueil qui nous fut réservé. Partout, les gens étaient souriants, accueillants, aimables, attentifs à nos moindres besoins.  Quel plaisir de voyager dans de telles conditions !

À 5h30 (disons plutôt 6h) de Bruxelles, la Loire offre un dépaysement total. Cette parenthèse culturelle et gourmande nous a fait un bien fou. Plus qu’une découverte, c’est une véritable initiation à la Loire, sa richesse, ses habitants et sa culture.

En effet, La Loire ne se limite pas aux quelques châteaux que nous avons visité. On en dénombre près de 3.000 !  Bien entendu, tous ne sont pas visitables mais la beauté de la Région et l’hospitalité de ses habitants nous ont pleinement convaincu de revenir.

Un dernier mot sur les conditions de ce voyage

Covid oblige, nous n’étions guère nombreux à faire les visites, loin des foules de touristes américains ou asiatiques habituelles.

Le port du masque est obligatoire à l’intérieur des châteaux mais nous pouvons (généralement) le retirer dans les jardins.

Le public est présent mais pas trop, ce qui rend les visites agréables. Nous craignons qu’une fois les frontières rouvertes, les hordes de touristes viennent entacher cette expérience.

Un dernier conseil s’il en est, il faut visiter le 1er jour (en semaine de préférence) les châteaux de Chambord et Chenonceau. Ce sont les deux plus importants châteaux de la région. Les autres sont de tailles plus modestes ou d’un attrait touristique moindre, du moins telle fut notre impression finale. Impression qu’ici nous souhaitons partager avec tout amateur d’art et d’histoire auquel nous ne pouvons que recommander cette échappée belle de proximité.

Texte : Yannick Vanderhoeven

Photos : Morgane Ball

Le Blog Gastronomique de Joëlle Rochette - l'art de vivre en "Epicurie"

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