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Prestigieuses Rencontres bordelaises, entre Rive Gauche et Rive Droite

Prestigieuses Rencontres bordelaises, entre Rive Gauche et Rive Droite

A Bruxelles, dans le haut de la ville et au Wiltcher’s Steigenberger Hôtel, l’événement imminent de ce 25 novembre des Rencontres de Jean-Marc Quarin est très attendu par tous les passionnés de vin de Bordeaux. Mais aussi par autant de curieux intrigués par le sous-titre de l’événement : une sélection de Bordeaux qui réenchantent le goût du vin !

Insolite et exclusif, ce deuxième rendez-vous à Bruxelles, qui suit celui de Paris (17, 18, 19 novembre au prestigieux Pavillon Ledoyen), est l’occasion d’une journée et soirée de dégustation ne ressemblant à aucune autre.

Et pour cause, sélectionnés par l’expert en vin de Bordeaux, Jean-Marc Quarin, une trentaine de Châteaux du Bordelais viendront présenter et faire déguster leurs vins les plus emblématiques. Ceci sur base d’un parcours imaginé par les organisateurs, Jean-Marc Quarin et Fabrice Léger, répartissant les exposants entre domaines de la rive droite et domaines de la rive gauche. Une façon unique de faire permettant de décerner les préférences des dégustateurs, vous comme moi, entre les crus des deux rives.

Pour en savoir plus sur cet événement particulier, nous avons interviewé quatre vignerons présents ce 25 novembre.

 

Château Croix de Labrie – Pierre Courdurié

 

 

Pierre Courdurié et son épouse Axelle sont les propriétaires de ce petit domaine très exclusif de 5,2 hectares depuis 2013. Véritable « outsider », les vins de ce Châteaux associé au travail de ses propriétaires ont été repérés par le fin nez de JM Quarin bien avant tout le monde. Pour preuve, Château Croix de Labrie vient d’accéder au rang de Grand Cru Classé de Saint-Emilion dans le nouveau classement.

Comment avez-vous connu Jean-Marc Quarin ? Et pourquoi participer à ses rencontres ?

Dès la reprise du domaine, Jean-Marc Quarin est venu nous voir. Il a ensuite très vite apprécié notre façon de travailler et nous a déjà annoncé un bel avenir pour le 2013 en le comparant à un futur grand cru. Nous lui sommes reconnaissants d’avoir toujours passé du temps à nous suivre. Nous faisons pareil en étant fidèles aux salons qu’il organise avec Fabrice Léger à Lausanne ou à Paris. Ce sera notre première participation aux Rencontres de Bruxelles.

Pourquoi participer aux Rencontres à Bruxelles ?

Comme nous sommes distribués en Belgique – dans le Hainaut par Cru Wine chez Thierry Martin qui sera présent, à Knokke et à Liège – cela permettra à tous ceux qui nous suivent de venir nous rencontrer à Bruxelles. C’est pour nous très important de pouvoir rencontrer les gens, d’échanger avec eux et de leur faire déguster nos vins. Axelle et moi-même sommes aussi convaincus, comme Jean-Marc, que c’est le goût du vin qui compte d’abord et qui passe avant son étiquette, avant son nom, prestigieux ou pas. Aux salons, tous les vins, du prix le plus modique au plus couteux, sont mis sur le même pied et on le même objectif : se faire découvrir avant tout le monde et se faire apprécier à sa juste valeur, très souvent extrêmement qualitative, sans tapage commercial ou médiatique préalable.

De plus l’intérêt ici, c’est que les vignerons présents sont sélectionnés par l’organisateur et non pas sur base de leur paiement pour participer.

A quoi attribuez-vous le qualificatif de « outsider » ?

Dès le départ, Jean-Marc a compris et vu notre travail et notre approche des choses différente. Nous sommes des vignerons, des bourguignons, des gens de la terre et rien d’autre. On ne fait pas du vin pour avoir un classement mais par passion. Nous avons une approche technique assez unique à Bordeaux et à St-Emilion. Dès la reprise du domaine nous avons travaillé en bio, biodynamie, agroforesterie. Notre approche des vins se fait par l’expression du terroir, par les climats. Elle est ainsi très bourguignonne. Nous sommes des artisans-vignerons.

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Château Brande Bergère – Rive droite

 

Demis Dalibot est le propriétaire du Château Brande Bergère.

Parfaitement dans l’objectif des Rencontres Jean-Marc Quarin, ce dernier dit du vin Château Brande Bergère : “C’est un Outsider dont le goût est supérieur à ce que l’étiquette laisse paraître. Il est vinifié sous l’égide du même consultant que château Canon. Sa part élevée de cabernet franc le distingue au vieillissement tandis que le merlot lui donne le volume de bouche attendu.”


Comptant parmi les fidèles des Rencontres Jean-Marc Quarin, pourquoi participez-vous à ce projet à Bruxelles ?

Je pense que c’est un salon extrêmement qualitatif et je connais Jean-Marc depuis des dizaines d’années. Il faut dire qu’il est le seul grand critique à être originaire et installé à Bordeaux. Il est donc constamment sur le terrain dont il a une connaissance extrêmement pointue. Il joue ainsi le rôle d’éclaireur, de dénicheur de futurs grands. Les vins dégustés sur ses salons sont de grande qualité et sortent des sentiers battus. Il n’y en a jamais un qui n’est pas intéressant. Ces vins, à la gamme de prix très étendue, souvent peu coûteux aujourd’hui vaudront peut-être dix fois plus dans dix ans.

Le problème, pour un producteur, c’est de trouver les bons salons. Ceux présentant les meilleurs crus et où les gens savent qu’ils vont y trouver des vins choisis par un expert et non des exposants ayant payé leur emplacement pour être présents. Pour être dans les salons de Jean-Marc Quarin, il faut y être admis, avoir fait preuve d’un travail singulier, qualitatif et ne pas présenter des vins que l’on voit partout.

Quel intérêt trouvez-vous à être à Bruxelles ?

Château Brande Bergère est distribué en Belgique par Wine idea à Braine L’alleud. Le marché belge est un marché important pour les vins de Bordeaux. C’est le 4e marché des vins de Bordeaux dans le monde. Les belges sont des connaisseurs de longue date ce qui représente un marché important pour nous. D’ailleurs nos vins y sont distribués depusi une dizaine d’années.

Comment expliquer le concept du salon : Rive droite/Rive gauche ?

Pour les spécialistes, la différence se fait dès la dégustation à l’aveugle. La première question que l’on se pose toujours : est-ce rive droite ou rive gauche ? Pour ceux qui ne sont pas avertis, ces différences s’apprennent et sont réellement identitaires.

Les sols sont différents, les cépages, les conditions climatiques ne sont pas toujours les mêmes.

Rive droite, la majorité des cépages sont en merlot qui donne plus de douceur en bouche. Ceux-ci sont parfois plus apprécié des femmes. Rive gauche, le cabernet sauvignon apporte beaucoup de profondeur, de puissance au vin. Parfois la rive gauche est plus arrosée que la rive droite, … !

Ce choix est une initiative qui montre que Jean-Marc Quarin a un temps d’avance sur les autres. Sa grande connaissance de nos domaines lui permet de mettre l’accent sur l’une et sur l’autre rive. Dans un salon généraliste, ce n’est pas le cas, les organisateurs ne font pas ce travail. Quant aux visiteurs, certains ne viennent que pour la droite ou pour la gauche, suivant leurs propres goûts et connaissances du vin.

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Château Larrivet Haut-Brion – Rive gauche

 

 

Bruno Lemoine est le directeur d’exploitation du Château Larrivet Haut-Brion. Ce Domaine est extrêmement singulier. Il a pour propriétaire un couple de passionnés qui n’a eu d’autre objectif que de transmettre leur passion. C’est aujourd’hui chose faite auprès de leurs trois filles qui aujourd’hui orchestre à merveille la propriété. Ceci en y ajoutant une approche pour les arts plastiques aussi innovante que particulièrement séduisante.

Vous étiez déjà présent à Bruxelles l’an dernier pour les premières Rencontres Jean-Marc Quarin chez nous. Quels sont vos liens avec l’organisateur ?

Je le connais depuis des années et j’en suis un fidèle. Je dois dire que j’avais plaidé pour que Jean-Marc organise quelque chose de similaire aux salons de Paris et de Lausanne en Belgique. Dès qu’il a été décidé pour ce faire, je l’ai soutenu et ai donc été présent naturellement dès 2021 à Bruxelles.

Quel est l’intérêt de Château Larrivet Haut-Brion d’être représenté le 25 novembre ?

L’intérêt d’être présent est dans la particularité du salon qui est de présenter des vins pour leur qualité, pour leur singularité et le travail qui est fait derrière – sans notion de prix ou de notoriété. C’est important de se situer sur ce segment sortant de l’ordinaire et donc d’être présent au salon.

Voir aussi

2e point important : on s’adresse à une population qui n’achète pas le vin pour l’étiquette ou la renommée (parfois surfaite) d’un cru mais bien pour le goût du vin.

Le Belge apprécie des vins non pour sa réputation mais pour son goût et sa qualité sans trop se soucier de la notoriété, de l’étiquette. La clientèle belge veut avant tout boire de bons vins avec un rapport qualité-prix le plus intéressant possible. Quand on a cette réflexion, on a en face de nous des gens plutôt bons vivants ! D’ailleurs, la philosophie de notre métier est de : faire des vins que les gens vont boire ! Enfin, ici, on a le temps pour discuter car il n’y a pas une foule omniprésente – et on peut ainsi comprendre ce qui plaît le plus ou le moins à chaque personne qui déguste.

Vos vins ont été reconnus par différents awards à plusieurs reprises comme celui de Best Of Wine Tourism (2014, 2019, 2020). Quelles sont les conséquences de ce succès sur les ventes, les visites, …

Cela participe à la même philosophie : nous voulons faire des vins accessibles à tous. Dès lors il faut que notre propriété soit accessible aux gens qui veulent découvrir nos vins et qu’ils prennent du plaisir à leur découverte sur place. Nous nous devons d’être ouverts et accueillants, ce qui est une constance dans tous les châteaux du bordelais mais ce qui est peut-être un peu plus « remarquable » chez nous. Mais pour cela, il nous a fallu travailler notre offre œnotourisme et être plus performants encore. Proposer d’autres choses, une autre façon de rendre les lieux attrayants. Si vous venez sur place … vous comprendrez !

Des lieux plus attrayants grâce à l’Art ?

C’est un aspect qui est parfaitement géré par les trois filles du château. C’est aussi un plaisir de montrer des œuvres d’art dans les chais par exemple, ou dans un jardin extraordinaire à la biodiversité extraordinaire. Ce sont toutes choses qui nous émeuvent et séduisent nos visiteurs. Cela apporte un aspect pédagogique mais aussi esthétique et riche culturellement parlant.

Et puis, il faut désacraliser le vin, le sortir de l’aspect guindé qu’il pouvait avoir jusqu’à présent. Je fais souvent la comparaison suivante : quand je vais au musée voir des expos, même si je ne suis pas peintre, que je ne comprends pas la peinture, j’ai de émotions devant des toiles qui me plaisent. C’est ce genre d’émotion qu’il est possible d’apporter avec le vin. Même à ceux qui n’en maîtrisent pas tous les codes mais qui y prennent un réel plaisir.

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Château Brane-Cantenac – La Grande Dégustation

Un moment exceptionnel pour ces rencontres est aussi prévu avec le Château Brane-Cantenac. Un article spécifique lui sera dédié prochainement. En attendant, nous avons rencontré Christophe Capdeville qui nous en parle avec passion.

Château Brane-Cantenac est un peu la Tête d’affiche des Rencontres Jean-Marc Quarin. Pourquoi une telle opération/présence à Bruxelles ?

Nous connaissons bien Jean-Marc Quarin, personnellement depuis 25 ans, qui de son côté apprécie notre travail et nos vins. Nous échangeons et dégustons ensemble plusieurs fois par an. Cette participation au salon nous permet de nous dresser à un public particulier, d’aller à la rencontre de novices ou de moins novices mais de personnes intéressées par ce que nous faisons. Cela met en valeur la propriété – j’y suis très attaché.

Avant de parler davantage, et par ailleurs, de ce moment d’exception que sera la grande dégustation, de quoi est fait votre travail, votre approche ?

C’est une vraie chance mais aussi une lourde responsabilité de travailler dans une démarche de préservation de nos vignobles, de gérer les problèmes climatiques. On plante des variétés plus anciennes, on veille à la consommation énergétique ; ce sont des problèmes essentiels qui participent à notre activité au jour le jour.

Notre objectif : assurer au vignoble de perdurer, de s’adapter aux soucis du moment et de les gérer. Mais de tout cela nous vous parlerons aux Rencontres le 25 novembre tout en veillant à ce que la grande dégustation soit la plus accessible et la plus intéressante possible pour tous !

 

Les Rencontres Jean-Marc Quarin – 25 novembre 2022 – De 14 à 21 h – Prix d’entrée : 25 € (avec dégustations) :   Witcher’s Steigenberger Hotel  – Avenue Louise, 71 – 1050 Bruxelles

 

Autres infos : Les rencontres Jean-Marc Quarin à Bruxelles (lesrencontresquarin.com)

Le Blog Gastronomique de Joëlle Rochette - l'art de vivre en "Epicurie"

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