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La crise au cœur du secteur hôtelier à Bruxelles

La crise au cœur du secteur hôtelier à Bruxelles

A Bruxelles, les voyants de l’hostellerie sont au rouge depuis longtemps. Rouge sang. Teinte, ou plutôt désastre, dans lequel baigne ce secteur si terriblement mis à mal par la crise du Coronavirus. A l’instar du culturel et de l’événementiel, le désastre annoncé est désormais déclaré. A Bruxelles, en ce début septembre, un hôtel sur deux est toujours fermé et le taux d’occupation de ceux qui sont ouverts s’affiche à moins de 10 % !

Et si le sommet de l’iceberg du désastre est matérialisé par la tapageuse fermeture du paquebot « Métropole », annoncée le 22 avril dernier, nombre de vices cachés, de catastrophes non déclarées encore se préparent en coulisses.

 

L’emblématique Wilchers Steigenberger plus qualitatif que jamais

Interviewé en mars dernier à l’aube du confinement, Michel Cottray a invoqué l’été et la façon dont il tente de tenir la tête hors de l’eau de l’emblématique 5 étoiles qu’il dirige. « Nous avons été parmi les premiers grands hôtels à rouvrir en juillet, nous dit-il. C’était une décision difficile à prendre car sans aucune clientèle habituelle (congrès, sommets européens, événementiel, …) nous ne savions pas vers quoi nous allions en réouvrant. Cet aspect est toujours d’actualité : aucune prévision à long ou même court terme n’est plus possible. Avant, nous faisions des prévisions et avions une visibilité sur les 3 à 6 mois à venir, aujourd’hui nous devons travailler quasi au jour le jour. Cet été nous a permit non pas de gagner mais plutôt de perdre moins que si nous étions restés fermés. L’année 2019 avait été excellente mais je ne vois pas le retour à une telle situation avant 2022-2023. En attendant, nous choyons davantage notre clientèle en augmentant la qualité de nos services, de nos produits et de notre environnement. Les clients sont rassurés et, cet été, plutôt que de prendre leurs vacances au loin et dans l’insécurité sanitaire que l’on sait, ils sont venus passer de courts séjours chez nous où nous leur avons offert des prestations et services de très haut niveau.  Nous continuons dans cette optique avec les clients de la rentrée qui sont soit encore des vacanciers, soit de petits entrepreneurs auto décideurs de leur mode de travail. »

De l’avis des uns et des autres

Consternés, les petits hôteliers ne peuvent que constater le coup de grâce que leur a infligé la Capitale en passant, bien involontairement au rouge en plein été. « Depuis que la Ville de Bruxelles est passée en zone rouge, le peu de clientèle venue en juillet a disparu. Ce fut le coup de grâce. » Déclarait, il y a quelques jours, Jean-Michel André, gérant du Jam Hôtel et propriétaire de l’Hôtel Le Berger. Même constat pour Fabian Henrion, propriétaire du Zoom et du Vintage Hotel qui, en 2019, venait de reprendre et de relancer le plus ancien hôtel de Bruxelles, « A la Grande Cloche ». Pour lui, le constat de désertification de l’hôtellerie à Bruxelles, quel que soit le type d’hôtel proposé, est devenu une triste et incontournable évidence.

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Quant à Rodolphe Van Weyenbergh (Secrétaire général de la BHA), il déclarait le 2 septembre dernier dans La Libre Belgique : « Les établissements bruxellois sont “quasi vides” et des faillites sont à craindre. On s’attendait à un été très difficile. Là, c’est le pire des scénarios qui est arrivé. Depuis mars, la moitié des hôtels bruxellois n’ont toujours pas rouvert leurs portes. Et ceux qui ont décidé de le faire n’ont rempli que 20 % de leurs chambres sur les mois de juillet et août. “Cela veut donc dire que le taux de remplissage global n’est que d’une dizaine de pourcents. Ce chiffre est largement insuffisant quand on sait qu’un hôtel est rentable à partir d’un taux d’occupation de 60%. Sans mesures massives de soutien supplémentaires, c’est la fin d’un secteur. Qui peut survivre à six mois d’inactivité totale ou quasi totale et avec des perspectives inexistantes ?  Les prochaines semaines vont être fatidiques » !

Extrait de Hotel Business Magazine – Par Joëlle Rochette

 

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