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Claude Pohlig, Maître Cuisinier en mode traiteur

Claude Pohlig, Maître Cuisinier en mode traiteur

Comme pour tous les membres de l’Association The Mastercooks of Belgium en activité, les nombreux projets de Claude Pohlig ont été annulés ou, au mieux, reportés. D’ordinaire à cette époque de l’année, Claude affiche à son agenda outre des services traiteur pour particuliers ou entreprises, des ateliers culinaires aux thématiques saisonnières valorisant à merveille les plus insolites produits du potager. Et l’on sait combien est grande sa connaissance du monde végétal et immense sa créativité culinaire avec ces magnifiques produits, souvent insolite ou méconnu, issu du généreux terroir de Wallonie.

Parallèlement, Claude Pohlig est habitué à participer aux foires de jardin printanières et autres salons dédiés à la nature tel que « Valériane », le plus grand salon Bio de Belgique organisé, chaque année, à Namur. Celui-ci devrait, en principe se tenir du 4 au 6 septembre prochains.

Menu spécial fête des mères

Pour l’heure et, comme pour beaucoup, pour tenir la tête hors de l’eau durant la crise, Claude Pohlig s’est activé à imaginer un beau menu pour la fête des mères. Un menu qu’il prépare chez lui et qu’il va livrer, aidé comme toujours par son épouse Myriam, à ses clients aux quatre coins du Brabant Wallon. Les commandes doivent se faire par téléphone et les conseils sont donné par le chef lui-même lors de la livraison des plats.

Voir détails du Menu (1 végétarien/25 € & 1 classique/35 €) sur Facebook (cuisine potager). Menu qui sera certainement suivi par un petit frère à l’occasion de la fête des pères. Occasion qui sera également excellente pour, espérons-le, reconduire l’expérience notamment sur la Région bruxelloise.

Menu à se faire livrer

Commande jusque ce jeudi soir – Livraison samedi après-midi (15 à 19 h) et dimanche matin (9 à 12 h) – Menu à 35 € – Les commandes peuvent être passées par mail : claude.pohlig@skynet.be
Ou directement au : 0475.513.196 jusqu’au jeudi 7 mai (soir)

 

Interview d’un chef hyper réactif

Pour Claude pas question de baisser les bras et d’attendre que « ça passe ». Il nous a gentiment accordé quelques minutes pour parler de son actualité.

JR : Comment fonctionne votre activité actuellement ?

Claude Pohlig : tous les services traiteurs qui étaient prévus ont été annulés. C’est pareil pour les foires de jardin prévues quant à elle tous les week-ends de printemps. Elles ont été reportées en septembre, dans le meilleur des cas. Une grande foire de jardin annuelle prévue en Hollande mi-juillet a carrément été annulée car elle attire toujours trop de monde ; ce qui, avec la crise, n’est plus possible.

Pour ma part, poursuit Claude, je n’ai pas de restaurant, pas de vitrine pour mon activité. J’ai donc prévu d’assurer tout mon travail en mode livraison. Je suis situé à Chaumont-Gistoux et je pourrai livrer jusqu’à Braine L’Alleud.

Qu’en est-il de l’aide que vous avez pu avoir ?

J’ai reçu l’aide de la Région Wallonne, à savoir les 5000 € annoncés et le droit ay chômage passerelle. Ceci dit, comme on travaille sur un fond de roulement, on n’a pas de réserve. J’ai donc donné la priorité à mes fournisseurs car eux aussi doivent survivre et continuer à nous fournir leurs produits. J’ai versé 1000 € à 5 fournisseurs. La somme s’est donc ainsi évaporée et je compte maintenant sur le traiteur spécial fête des mères pour pouvoir continuer mon travail. Si tout va bien, je ferai pareil pour la fête des pères.

Comment voyez-vous votre avenir professionnel ?

C.P. : le mode Service traiteur est en réflexion. Je vais continuer mais je dois encore réfléchir à sa formule.

Par exemple, je pourrais envisager le service traiteur à raison d’une fois par semaine en livraison. Une formule « familiale » qui plairait aux gens qui travaillent et n’ont pas le temps de cuisiner le soir en rentrant. Une box pourrait contenir les plats pour 3 repas pour 2 personnes. Tout y serait cuisiné et prêt à être consommé. Ce serait néanmoins des plats simples mais de très bonne qualité et de première fraîcheur avec beaucoup de légumes. Par exemple de la blanquette de veau, une volaille de Gilbeck avec ses légumes de mon maraîcher et aromates de mon potager.

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Justement que cultivez-vous dans votre jardin potager ?

Actuellement les plantations suivent leur cours et poussent doucement. Nous avons de l’ail des ours mais aussi des choses plus singulières comme de l’Alière. C’est une sorte d’ail sans ail. Ce n’est pas un alium mais une plante semi-sauvage qui pousse dans les sous-bois. Ce n’est pas de l’ail mais cela en a le goût. Il y a aussi de la petite Pimprenelle et j’ai commencé à faire des essais sur la menthe (basilique, chocolat, peppermint). Ensuite, nous aurons de la feuille d’huître (oyster leave), aromate que j’avais découvert il y a des années chez un ami hollandais, c’est une superbe et délicieuse plante maritime qui, comme son nom l’indique a le goût d’huître. Autres choses insolites ou moins connues : la courge amérindienne qui est une cucurbitacée que l’organisateur de la Potinerie m’a fait découvrir. Ainsi que des fleurs de bégonias, des fleurs de pensée (qui ont beaucoup de goût quand elles viennent du jardin ! Et puis et encore de l’oseille d’Espagne qui présente une pointe d’acidulé très subtil.

Vous parliez de vos fournisseurs, qui sont-ils ?

C.P. : J’ai toujours planté beaucoup moi-même. Dans les années 90 quand j’étais au Grand Corroy je plantais déjà du Quinoa ! Actuellement je travaille avec un maraîcher à Archenterre qui me fournit les légumes que je cuisine.

D’habitude, il est, notamment, sur le marché de la Place Flagey. Il a pour sa part et pendant la crise mis en place une livraison de paniers sur Bruxelles et est, en ce moment, tous les jours ouvert chez lui. A Flagey, il se faisait littéralement dévaliser !

Quel est votre avis, vos valeurs par ces temps de crise ?

Actuellement mais de tous temps, j’aimerais dire que les fournisseurs autant que les clients et toutes les personnes qui s’entraident, ont une grande importance pour nous tous. Le partage des savoirs est d’ailleurs à mon sens, la chose la plus importante au monde !

Et je ne peux m’empêcher de citer Pierre Fonteyne avec qui j’ai travaillé à l’époque de son restaurant Le Breughel. Il avait et à toujours gardé le sens du partage, de l’empathie. C’est aussi grâce à lui que je me suis intéressé autant aux plantes, légumes et aromates du jardin. Déjà en 1977, je me souviens que je cueillais de la pimprenelle, de la mélisse, de la menthe dans son jardin du restaurant Breughel. C’est une grande personnalité, un homme très attachant que nous sommes et serons nombreux à ne jamais oublier.

 

Le Blog Gastronomique de Joëlle Rochette - l'art de vivre en "Epicurie"

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