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Échappée belle à La Roseraie chez la jeune cheffe Marie Trignon

Échappée belle à La Roseraie chez la jeune cheffe Marie Trignon

De plus en plus nombreuses en Wallonie, les adresses gourmandes où s’évader le temps d’un repas ou d’un séjour prolongé fleurissent à tout va aux quatre coins du pays et de son sud plus prisé que jamais.

Et c’est tant mieux pour tous ceux qui, comme nous, pendant et après la crise sanitaire, ont pris la bonne habitude de rester en Belgique pour y programmer une singulière escapade épicurienne.

Cap sur la Province de Liège, à quelques minutes de Huy

Dernière visite-découverte en date, en cette mi-mai ensoleillée, la superbe Roseraie à Modave. Un petit manoir datant du 19e qui nous aura autant ravi les papilles que les mirettes. Pour les plumes et les bras de Morphée, on repassera car les 3 suites de l’étage comme les nouveaux « shelters » (chambres construites sur pilotis à l’orée du bois) sont pris d’assaut par tous les amateurs de nouveautés bien informés.

Une jolie maison mosane à l’orée d’un bois classé Natura 2000

Si la demeure se montre aussi séduisante en extérieur qu’en intérieur, son environnement est loin d’être en reste. Construite au 19e sur un vaste terrain devenu, aujourd’hui, domaine de 5 hectares – dont un bois à parcourir jusqu’à un large point de vue sur Modave – La Roseraie dévoile un très bel aménagement contemporain. Les tons sont doux (grège, bleu-vert océan, …) et les textures et matériaux confortables : bois naturel, velours, feu ouvert design, bar encastré dans un mur noir, espace en lumineux bowwindow de l’autre côté. Luminaire personnalisé et objets de décoration raffinés. Quant à l’agencement des salles à manger il est parfaitement équilibré entre tables pour tête à tête, repas d’affaires et salle pour famille ou amis. Tout est ici calme et serein, élégant et confortable à souhait. Un aménagement que l’on doit à l’heureuse propriétaire des lieux, Marie Trignon, autant éprise d’art culinaire que d’art décoratif. Une cheffe bien de son temps s’étant parfaitement fait entourer par l’architecte Maxime Faniel, (Laboratoire Architecture à Huy), par la très créative céramiste Valérie Ceulemans pour la création d’un superbe service ou encore par l’artiste-peintre Thierry Thenaers pour la création de tableaux personnalisés.

 

 

Une belle histoire de famille

Depuis longtemps, quarante ans précisément, Vincent et Madeleine Trignon, les parents de Marie, orchestraient l’enseigne de la Roseraie à Modave. Aucun renfort de promotion intempestive pendant tout ce temps, les nombreux clients fidèles suffisaient largement. Mais le temps de la retraite approchant, le couple s’apprêtait à remettre La Roseraie. Parents d’une fille unique, Marie, c’était sans compter sur l’envie et l’énergie de celle-ci pour reprendre l’enseigne familiale.

« Marie était à Londres où elle travaillait dans un tout autre domaine – elle est interprète de formation – elle était mariée et avait des petites jumelles de six ans, raconte son sympathique paternel, Vincent. Elle était revenue nous voir en août lorsqu’il y a cinq ans, je lui ai parlé de notre idée de remettre le restaurant. Moins d’un mois plus tard, elle m’annonçait qu’elle était partante pour le reprendre ! Mais qu’elle allait se donner les moyens pour ce faire et surtout pour apprendre le métier de chef de cuisine. Nous étions en septembre et je ne vous cache pas que cela a été mon plus grand bonheur. La Roseraie allait rester dans la famille et j’allais voir ma fille me succéder au fourneau ! Ceci dit, elle s’est donnée bien du mal pour accéder au métier de chef de cuisine. Elle s’est inscrite en formation accélérée, a été travailler chez Ducasse à Londres puis est revenue en Belgique pour poursuivre sa formation à l’Eau Vive aux côtés de Pierre Résimont. Nous avons accordé nos violons sur la façon de travailler en commun à la Roseraie mais c’est bien elle qui a apporté à notre maison toute la modernité que l’on y trouve aujourd’hui en cuisine comme dans tous les espaces. »

 

 

 

Marie Trignon, jeune cheffe visionnaire

Volontaire et visionnaire à la fois, la cheffe de La Roseraie s’est en effet donné tous les moyens possibles pour faire de l’enseigne familiale une fameuse destination épicurienne bien d’aujourd’hui. La modernité y est de chaque instant et de chaque espace et son goût pour la décoration fait le reste pour que les lieux correspondent en tous points aux attentes des clients en mal d’évasion gourmande.

Marie raconte son parcours, sa famille, sa nouvelle vie à La Roseraie : « Au départ, je ne me destinais pas à devenir cheffe et à reprendre la Roseraie, raconte-t-elle. J’avais fait des études d’interprétariat (qui m’ont d’ailleurs menée à Londres) mais j’aurais tout autant aimé être décoratrice d’intérieur. Cela me passionne tout autant. Ceci dit, petite j’étais souvent à côté de mon père dans la cuisine comme tout enfant de restaurateur et comme l’une de mes deux filles qui est souvent aussi à mes côtés en cuisine. C’est seulement lorsque mes parents ont envisagé de remettre que j’ai beaucoup réfléchi et qu’après m’être formée au métier, j’ai décidé de quitter Londres avec mari et enfants et de venir nous installer ici. Nous habitons sur place et c’est une grande qualité de vie qui nous est offerte ici à Modave. Même si je dois énormément travailler car nous ne sommes pas nombreux en cuisine, seulement trois personnes et que les clients eux sont bien présents ! Tout cela est passionnant. Le fait de pouvoir faire la cuisine que j’aime, où je peux moderniser la tradition comme le fait d’avoir pu faire les travaux de modernisation de la maison, ou encore l’ajout des shelters, qui ont été finalisés pour ce printemps – et il y en aura encore d’autres qui suivront – et la piscine à côté de la serre, tout est vraiment très attrayant et je suis ravie que la clientèle suive et vienne aussi nombreuse s’attabler ou séjourner chez nous. »

 

Un menu raffiné, contemporain et des plus saisonniers

Quant au menu, lors de notre visite, nous l’avons débuté par l’apéritif, le cocktail « Hugo » à base de spumente, fleurs de sureau, fever tree et une série de mises en appétit plus délicates les unes que les autres. Crème brûlée au foie gras, consommé de homard en croûte, croustillant de crevettes grises et avocat, tataki de thon citron-gingembre, tomate mozzarella (en sorbet) revisitée, pain au levain maison avec beurre de ferme refouetté.

Pour suivre, une rafraîchissante entrée était composée de Sardine, melon de Cavaillon, salicorne sur un taboulé gourmand. Anaïs, la sommelière, proposait avec cela un tout aussi rafraîchissant vin blanc portugais « Oscar’s ».

Autre entrée saisonnière, l’Asperge enveloppée de Thon Blue Fine mariné avec œuf parfait et oseille. Le vin en adéquation était un Sauvignon blanc, Mazet de Nizas – Pays d’Oc – 2020.

Et en troisième entrée, un poisson parfaitement cuit n’était autre que du Maigre cuit à l’ail des ours, chips d’ail rose et jus d’écrevisses. Un vrai délice d’un équilibre parfait tout comme cet autre vin blanc espagnol, Pradorey Blanco 2019.

En plat, Marie Trignon proposait ce jour-là, de l’Agneau rôti en croûte de nori, caviar d’aubergines fumées aux graines de sésame. Au rayon vins, la sommelière, Anaïs servit un Bordeaux (Grave), Château Grand Abord 2016.

A défaut de place pour le fromage, nous avons terminé par un dessert articulé autour du chocolat avec : une mousse au chocolat Araguani, menthe poivrée, crumble de cookies.

Et, vu le beau temps, le repas se termina par un thé et ses délicieuses mignardises dégustées au jardin à deux pas de la grande serre construite en 1875, de la discrète piscine située aux côtés de la serre et devant les shelters.

Last but not least, la balade digestive, peut toujours se faire à travers le bois voisin, classé Natura 2000 et faisant lui aussi partie du domaine de la Roseraie.

En conclusion : inutile de chercher midi à 14 h … La Roseraie est sans aucun doute notre vrai coup de cœur-découverte du printemps et peut-être même de tout l’été naissant ! Mais cela, on vous le confirmera dès la fin de celui-ci et, espérons, dès l’été indien qui nous ramènera certainement vers cette très belle demeure épicurienne.

 

 

 

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La Roseraie

Route de Limet, 80 – 4577 Modave. Tél. 085 41 13 60   www.laroseraiemodave.com

Restaurant ouvert les soirs du jeudi au samedi et les midis, du vendredi au dimanche inclus. Lunch en 3 services le vendredi midi uniquement (40 €). Menus 5 services (65 €) et 6 services (75 €).

Hôtel – 3 suites et 2 Shelters – du jeudi au dimanche inclus : nuitée 135 et 165 euros (2 pers.). Petit-déjeuner : 15 €

 

Le Blog Gastronomique de Joëlle Rochette - l'art de vivre en "Epicurie"

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